Le président sortant algérien, 81 ans briguera un 5e mandat à la présidentielle du 18 avril prochain et promet, en cas de victoire, des réformes, ainsi qu’une révision de la Constitution.
Selon l’agence de presse APS qui a annoncé l’information dimanche, Bouteflika a annoncé officiellement sa candidature dans un message adressé à la Nation.
Dans ce message, le chef de l’Etat assure que, s’il est élu, il mettra en place une «conférence nationale inclusive», qui aura pour objectif d’élaborer une «plateforme politique, économique et sociale», voire de «proposer un enrichissement de la Constitution».
« Si vous m’honorez de votre confiance précieuse, le mois d’avril prochain, j’inviterai dès cette année toutes les forces politiques, économiques et sociales de la Nation à une Conférence nationale consacrée à la concrétisation du consensus sur les réformes et les changements que notre pays devra engager en vue d’aller plus loin dans la construction de son devenir », a déclaré le chef de l’État.
La conférence nationale « pourra proposer un enrichissement » de la Constitution dans « le respect de ses dispositions relatives aux constantes nationales, à l’identité nationale et au caractère démocratique et républicain de l’Etat », a-t-il poursuivi.
Le président Bouteflika qui est cloué dans son fauteuil roulant depuis 2013 à cause d’un AVC, a finalement brisé le silence sur ses intentions en lien avec la magistrature suprême, à moins d’un mois de la clôture officielle du dépôt des dossiers prévue le 3 mars prochain.
Sa candidature n’a pas tellement surpris et a suscité peu d’enthousiasme, en ce sens que l’Alliance présidentielle, une coalition de quatre partis soutenant le président, l’avait déjà désigné comme son candidat, le 2 février dernier.
Le président précise dans son message, avoir annoncé sa candidature «en réponse à toutes les sollicitations et dans un esprit de continuité dans l’accomplissement d’un devoir ultime», laissant entendre que son cinquième mandat sera le dernier.
Ce dimanche, des jeunes se sont regroupés à Alger pour protester contre le cinquième mandat de Bouteflika. «Bouteflika, pas de 5e mandat», scandaient-ils. Sur les réseaux sociaux, des messages appellent à la mobilisation. Un parti de l’opposition a dénoncé la candidature de Bouteflika qu’il juge anticonstitutionnelle.
Abdelaziz Bouteflika, en poste depuis 1999, est sérieusement affaibli par les séquelles d’un AVC dont il a été victime il y a plus de cinq ans. Cette maladie lui a fait perdre sa mobilité et ses capacités de locution et il n’apparaît que rarement en public et ne s’exprime presque plus en public malgré tout, il a quand même décidé de postuler pour un nouveau mandat.