L’ancien ministre camerounais de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o, comparait ce mardi, devant le Tribunal criminel spécial (TCS), dans le cadre de l’Opération Epervier (opération d’assainissement des mœurs dans la gouvernance publique).
Cet ex-ministre, son épouse Bernadette Mebe Ngo’o, et deux de ses anciens collaborateurs sont poursuivis dans le cadre de l’affaire «MagForce», une société française de fourniture de matériel militaire. Il est reproché à Mebe Ngo’o une série de surfacturations de matériel militaire destiné à équiper les armées camerounaises.
Selon les informations relayées par la presse locale, découlant d’une enquête, les tenues de combat étaient facturées à 22.350 FCFA la pièce contre 18.285 FCFA pratiqués jusque-là sur le marché. Les bérets coutaient 5.452 FCFA la pièce, tandis que MagForce les livrait à 8.855 FCFA la pièce. Les Rangers en cuir se vendaient à 20.540 FCFA la pièce contre 24.660 FCFA la pièce pour MagForce.
L’ancien ministre qui habite dans la capitale Yaoundé, était interdit de quitter le territoire national depuis le 19 janvier dernier. Le 9 février, il a été empêché de se rendre dans son village natal Nkolfong, département du Dja-et-Lobo (région du Sud). Quatre jours avant, une perquisition a eu lieu à son domicile.
Certains médias locaux évoquent une « descente aux enfers » de cet ex-puissant ministre de la défense et soulignent que si Mebe Ngo’o est envoyé en détention préventive ce mardi, il sera le premier ancien ministre de la Défense à être incarcéré au Cameroun.
Le couple Mebe Ngo’o aurait bâti une immense fortune qui comprendrait des biens immobiliers au Cameroun et à l’étranger, et un impressionnant parc automobile.