L’Union Africaine (UA) est appelée à fournir plus d’efforts pour développer ses propres capacités pour financier ses missions de maintien de la paix et de la sécurité déployées dans le continent.
Les participants à la 5ème retraite annuelle de haut niveau sur la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique, organisée le 25 octobre dernier à Arusha en Tanzanie, ont formulé cette recommandation à l’attention de l’organisation panafricaine. Pour l’UA qui revendique souvent des solutions africaines aux problèmes du continent, la situation parait pour le moins paradoxale.
Le financement de ses programmes de maintien de la paix et de la sécurité, dont le montant prévu pour 2015 s’élève à plus de 379 millions de dollars, dépend à 97% de l’aide extérieure. Même cas pour le budget opérationnel 2015 estimé à plus de 142 millions de dollars. Les 54 Etats membres de l’UA ne versent que 28% de son budget, la différence est apportée par les bailleurs de fonds.
Les participants à la rencontre d’Arusha pressent l’UA de se libérer de sa dépendance du soutien financier extérieur. « Le niveau actuel de la dépendance des bailleurs de fonds est inacceptable pour toute personne qui se respecte et nous devons prendre des mesures audacieuses pour sortir de ce syndrome de dépendance », a déclaré l’ambassadeur Kongit Sinegiogis, représentant permanent d’Ethiopie auprès de l’UA et de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA). Pour lui, il y a urgence à mettre fin à cet état de choses.
Les intervenants ont également appelé à la mise en place de stratégies qui libèrent l’UA des aides extérieures.
De son côté, le ministre tanzanien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Bernard Bembe, tout en appuyant cette idée, a soutenu que « l’UA ne doit pas compter beaucoup sur les organismes internationaux qui tardent parfois dans la mise à disposition de leurs aides ». L’Afrique, a-t-il ajouté, est confrontée à de nouveaux défis sécuritaires qui exigent des mesures internes.
Cette rencontre a été une véritable séance d’introspection pour l’organisme africain qui manifeste bien sa bonne volonté d’être le gendarme de la paix sur le continent, mais sans se donner les moyens conséquents pour y parvenir.