Le PDG de la compagnie aérienne sud-africaine (la South African Airways, SAA), Vuyani Jarana, a annoncé hier lundi, que son institution devrait être incessamment divisée en trois entités qui consisteront en unités commerciales nationale, régionale et internationale, avec chacune sa propre direction.
La scission s’explique par les importantes difficultés financières que connaît le transporteur aérien sud-africain depuis 18 ans, l’empêchant à honorer ses dettes, et ce malgré les aides de l’Etat pour lesquelles, d’ailleurs, le président Cyril Ramaphosa a prévenu qu’elles ne seraient pas éternelles.
Pour plusieurs observateurs locaux, ces difficultés sont dues à la gestion catastrophique des entreprises publiques reprochée au régime de l’ancien président du pays, Jacob Zuma qui a excellé dans les scandales financiers de corruption.
Vuyani Jarana a pourtant affiché sa volonté de redresser les comptes de la SAA qui est déficitaire depuis plus de six ans, mais sans succès. Parmi ses actions, il a décidé, en juillet dernier, de «louer» ses pilotes et son personnel navigant à des compagnies étrangères, mais le projet n’a pas tellement séduit les concernés qui redoutaient de vivre loin de leur famille pendant plusieurs semaines.
La SAA est la deuxième société du pays à subir une scission, en moins de deux semaines, après la compagnie d’électricité Eskom qui est également loin de sortir de ses embarras financiers.
Le géant public Eskom, responsable avec ses centrales à charbon de la quasi-totalité de la fourniture en électricité du pays, a également prouvé son incapacité à tenir le cap. Ses capacités de production n’étant plus suffisantes, les grandes villes du pays connaissent ces derniers jours des délestages réguliers et sont constamment plongées dans le noir.
«Nous devons tout de suite lancer le projet de séparer Eskom en trois entités différentes : une pour la production, une pour le transport et une pour la distribution. Ainsi, on isole les coûts et chaque entité aura sa part de responsabilisé», a suggéré le chef de l’Etat Ramaphosa, il y a quelques jours, devant le Parlement. Mais ce plan de restructuration n’a pas trouvé bon accueil auprès des syndicats.