Le président burundais, Pierre Nkurunziza et son homologue somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed ont appelé mardi, à la convocation «d’un sommet urgent des chefs d’Etat contributeurs de troupes au sein de l’AMISOM» en vue de réexaminer la décision de l’Union africaine (UA) de retirer 1000 soldats du contingent burundais de la Force africaine en Somalie (AMISOM).
Alors que l’UA est entrée dans une phase de désengagement progressif de sa force, l’opération de rapatriement du contingent burundais devrait débuter le 21 pour s’achever le 26 février. La liste des 1.000 Burundais à rapatrier aurait déjà été dressée et les vols devant les ramener au Burundi seraient aussi programmés.
Nkurunziza qui proteste toujours contre cette décision s’est entretenu sur le sujet avec le dirigeant somalien qui l’a soutenu, à l’occasion de la visite de ce dernier, du 18 au 19 février à Bujumbura.
Bujumbura continue à soutenir que le retrait des troupes de l’AMISOM doit faire l’objet d’un effort partagé. Selon certaines sources, le ministre burundais de la Défense aurait décidé d’engager un bras de fer avec l’UA, assurant que le Burundi ne va pas retirer plus de 400 soldats de la Somalie.
Le Burundi compte quelque 5 400 militaires au sein de l’AMISOM et il est le deuxième pays contributeur de troupes de la force (21 000 soldats au total).
Pour plusieurs observateurs, la protestation des autorités burundaises est surtout motivée par le fait que ce retrait serait un manque à gagner, en ce sens que leur contingent constitue une importante source de revenus en devises pour le pays.
L’UA transfère, une fois par trimestre, près de 16 millions d’euros à la banque centrale du Burundi pour payer les soldes et la location du matériel militaire burundais.
La décision de réduire les effectifs de l’AMISOM avait été adoptée à l’unanimité par les membres du Conseil de sécurité.