Près de soixante «criminels» ont été tués mercredi, dans un affrontement avec des villageois et des miliciens armées dans le nord-ouest du Nigeria, selon des responsables de la sécurité et des habitants.
«Nous avons tué 59 des bandits et avons perdu sept hommes dans le combat qui a duré près de quatre heures» mercredi, a affirmé Bube Shehu, un habitant du village de Danjibga.
L’information a été confirmée par un officier de l’armée nigériane dans le Zamfara. Le bilan pourrait être plus élevé, un responsable local du village voisin de Danmarke ayant fait état de la mort de 15 bandits dans sa zone.
Danjibga, un important marché régional, à 35 km au sud de la capitale de l’Etat Gusau, a été attaquée plusieurs fois, provoquant un exode massif des habitants.
Début février, des hommes armés ont tué 26 personnes dans six villages de la zone de Mada à l’Etat de Zamfara, théâtre d’opérations de nombreuses bandes criminelles.
Les attaques incessantes ont conduit de nombreux villageois à former des milices d’autodéfense, qui ont parfois été accusées d’exécutions sommaires de personnes soupçonnées d’être des bandits. Ces violences ont aussi suscité des représailles de la part des bandes armées.
En juillet 2018, Amnesty International avait estimé dans un rapport que l’Etat de Zamfara était «à la merci» de groupes criminels armés, «qui ont tué des centaines de personnes au cours des deux dernières années».
Au Nigeria, les groupes armés font régner la terreur et les confrontations entre éleveurs et agriculteurs pour l’accès aux terres dans le centre ont fait des milliers de morts, tandis que des bandes armées de voleurs de bétail terrorisent régulièrement les populations et pratiquent aussi les enlèvements contre rançon.
La situation sécuritaire au Nigeria s’est fortement détériorée sous la présidence de Muhammadu Buhari, qui dispute à la présidentielle de demain samedi, un second mandat contre son principal adversaire, l’ancien vice-président Atiku Abubakar, du Parti populaire démocratique (PDP). Buhari a quand même appelé jeudi, les électeurs à « braver tous les défis et à aller voter».