Le clan Bouteflika est aux abois et ne sait plus comment gérer la crise née de la candidature du président pour un 5e mandat, alors que des milliers d’Algériens ont manifesté, vendredi et dimanche, leur farouche opposition à la reconduction d’un président paralysé et qui ne parle plus depuis six ans.
Après les imposantes manifestations de vendredi qui ont vu défiler des milliers de marcheurs dans plusieurs villes en Algérie, la journée de dimanche a également été marquée par des manifestations.
A Alger, des centaines de protestataires se sont rassemblés dans le centre de la capitale à l’appel du collectif d’opposition Mouwatana, en dépit d’un imposant déploiement de forces de sécurité et l’utilisation de gaz lacrymogènes. La police a également procédé à de nombreuses arrestations.
En France, des centaines d’Algériens se sont également rassemblés, criant leur opposition à un 5e mandat du président Bouteflika, âgé de 81 ans. Au pouvoir depuis 20 ans, malgré les séquelles d’un AVC dont il a été victime en 2013, le président est cloué dans un fauteuil roulant et ne s’est plus, depuis, adressé aux Algériens.
Dimanche, il a été transféré en Suisse pour des examens médicaux, mais le cercle proche du président paraît davantage inquiété par le mouvement de la rue qui risque de prendre des proportions hors contrôle.
Dans sa première réaction à ces protestations, le premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, a appelé lundi « à la vigilance face au risque de dérapages dangereux», tout en estmant que la question du cinquième mandat du président Bouteflika sera tranchée par les urnes.