Le nouveau Premier ministre (PM) soudanais, Mohamed Taher Ela, a prêté serment dimanche 24 février, devant le président Omar el-Béchir au palais présidentiel de Khartoum.
El-Béchir a choisi un nouveau chef de gouvernement, après avoir décrété, vendredi, l’état d’urgence pour une durée d’un an et annoncé la dissolution du gouvernement aux niveaux fédéral et provincial.
Dans son discours à la Nation, annonçant ces mesures, le chef de l’Etat a expliqué que le Soudan avait besoin de «gens qualifiés» pour trouver des solutions à la situation tendue que traverse le pays ces dernières semaines sur les plans politique et économique.
Pendant la cérémonie d’investiture du Premier ministre, el-Béchir a déclaré qu’«aujourd’hui s’ouvrait un nouveau chapitre de l’histoire du Soudan», ajoutant à l’adresse de Mohamed Taher Ela, que «ce chapitre nécessite des gens extraordinaires comme vous pour diriger (…) afin de garantir la sécurité et la stabilité dans le pays».
D’autres responsables ont également prêté serment, notamment le général Awad Ibnouf, en sa qualité de nouveau premier vice-président, ainsi que 16 officiers de l’armée et deux du Service national du renseignement et de la sécurité (NISS) au titre de gouverneurs dans 18 provinces du pays.
Qu’à cela ne tienne, le mouvement de contestation, né le 19 décembre dernier, suite à la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, a promis de poursuivre son combat qui revendique carrément le départ du président el-Béchir du pouvoir.
Au cours d’une manifestation tenue dimanche dans la ville d’Omdourman, voisine de la capitale Khartoum, les manifestants ont indiqué ne pas être découragés par l’état d’urgence et réitéré qu’ils réussiront le pari de renverser le régime en place à Khartoum.
La tension reste vive dans le pays. L’ONG Human Rights Watch (HRW) a affirmé qu’une cinquantaine de personnes auraient déjà perdu la vie depuis le début de la contestation populaire.