Un groupement de la société civile qui assurait la surveillance du scrutin électoral au Nigeria, a recensé 16 morts samedi, dans des violences électorales, alors que le pays continuait à voter pour élire son président et ses députés.
«A l’heure de cette réunion, 16 morts ont été enregistrés à travers huit Etats du pays», a fait savoir une plate-forme d’associations indépendantes pour défendre la bonne gouvernance dénommée «Situation Room».
Situation Room a rapporté des incidents à Lagos, la capitale économique, où les électeurs ont été empêchés de voter dans certains bureaux et où des voyous ont mis le feu aux bulletins de vote et aux urnes.
Dans l’Etat de Rivers (sud-est), des hommes armés ont abattu un homme politique local, membre du Congrès des progressistes (APC, au pouvoir) ainsi que son frère.
Des bâtons de dynamite ont été lancés à travers la ville au moment de l’ouverture des bureaux de vote pour effrayer les électeurs, sans faire de victime.
Les violences sont quotidiennes dans ce pays de 190 millions d’habitants, notamment en période électorale.
Ces violences électorales ont déjà fait 233 morts depuis octobre, selon le cabinet de surveillance SBM Intelligence. Et le Centre de communication et de crise nigérian (composé de représentants des agences de sécurité) a dressé une liste de 12 Etats foyers de violences potentielles.
Le décompte des voix entre les deux candidats favoris de la présidentielle, le président sortant Muhammadu Buhari et l’opposant Atiku Abubakar, se poursuivaient dimanche, sans qu’aucun résultat officiel ne soit annoncé.
Pour être élu dès le premier tour, le vainqueur doit obtenir, outre la majorité des suffrages exprimés, au moins 25% des voix dans les deux tiers des 36 Etats de la fédération auxquels s’ajoute le territoire de la capitale fédérale, Abuja. Sinon un second tour devrait avoir lieu dans une semaine.