Un sommet des chefs d’Etat des 17 pays du Sahel s’est ouvert lundi à Niamey en vue de valider un « plan d’investissement climatique » de 400 milliards de dollars sur 12 ans.
Le Plan est « la traduction des engagements de nos Etats à travers l’Accord de Paris sur le réchauffement climatique », a affirmé le ministre nigérien de l’Environnement, Almoustapha Garba.
Il comprend « un programme prioritaire » axé sur six projets visant diverses actions sur le terrain pour « limiter » les émissions de gaz à effet de serre et pour permettre aux populations des 17 Etats de la bande sahélienne, allant de l’océan Atlantique à la Corne de l’Afrique « de s’adapter aux changements climatiques », a-t-il poursuivi.
Le Sommet a réuni autour du président nigérien Mahamadou Issoufou, quatre chefs d’Etat – Idriss Déby Itno (Tchad), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso), Alpha Condé (Guinée), Denis Sassou NGuesso (Congo).
« Nous continuons à payer les conséquences d’une situation dont nous sommes loin d’être responsables », a regretté le président nigérien Mahamadou Issoufou à l’ouverture du sommet.
Pour financer « des actions d’atténuation » du réchauffement, le Programme d’urgence évalué à 1,3 milliard de dollars sera soumis dès ce mardi aux partenaires extérieurs du Sahel lors d’une table ronde à Niamey, a-t-il assuré.
A cette occasion, le Roi Mohammed VI a annoncé, dans un message lu à l’ouverture du Sommet de Niamey, l’engagement du Maroc de prendre en charge les études de faisabilité pour finaliser le Plan d’Investissement Climatique pour la région Sahel.
Parmi les « conséquences » redoutées des effets climatiques, M. Issoufou a cité les modifications de la pluviométrie, les sécheresses récurrentes, l’avancée du désert, la raréfaction de l’eau, des pâturages et l’accentuation de la pauvreté.
Selon M. Issouffou, « le Sahel sera probablement une des principales régions d’origine des 250 millions de migrants attendus en 2050 dans le monde ».
La région du Sahel, qui abrite plus de 500 millions d’habitants – pour une superficie d’environ 10 millions de km2 – est extrêmement vulnérable face aux changements climatiques, « ce qui fragilise à la fois les conditions de vie des populations et les écosystèmes », selon un document publié au sommet.