Le président sortant du Nigeria, Muhammadu Buhari a été réélu à la magistrature suprême avec 56 % de voix, d’après les résultats communiqués, dans la nuit de mardi à mercredi, par la commission électorale (INEC).
Les tendances partielles qui donnaient à Buhari une avance sur son adversaire Atiku Abubakar se sont ainsi confirmées. Ce dernier a obtenu 41 % des voix, sachant que le taux de participation a été d’environ 40 % de la population.
Depuis que l’INEC a commencé à annoncer, lundi, les résultats, Etat par Etat et parti par parti, l’opposition dénonce des fraudes massives du parti au pouvoir.
Abubakar a même réclamé, dans la soirée du mardi, l’interruption immédiate de la proclamation des résultats, jugeant les chiffres annoncés d’«incorrects et inacceptables».
Si les élections se sont globalement déroulées dans le calme, certains manquements ont été tout de même signalés par des observateurs aussi bien locaux qu’internationaux.
Il s’agit notamment des retards dans l’ouverture des bureaux de vote, des problèmes logistiques, des intimidations d’électeurs… Les violences électorales ont provoqué la mort d’une cinquantaine de personnes.
Buhari, dont le bilan du premier mandat a été critiqué sur les questions économiques et sécuritaires, aura l’occasion de continuer avec la lutte féroce contre la corruption et celle engagée contre la secte islamiste Boko Haram.
Lors de sa dernière campagne, se présentant comme le candidat de la continuité, il a demandé aux électeurs de lui donner la possibilité d’achever les chantiers commencés.
Toutefois, son âge, 76 ans, et ses soucis de santé rendent sceptique une partie de la population sur ses capacités physiques et mentales à diriger le pays comme il se doit. Le président a déjà passé plusieurs mois à l’étranger pour se faire soigner d’une maladie toujours inconnue de la population.