Le nouveau président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi a annoncé la libération prochainement de tous les détenus politiques dans tout le pays, une de ses promesses de campagne qu’il avait clairement reprise dans son discours d’investiture.
«Dans les jours qui viennent, je peux vous le dire, tous les prisonniers politiques seront libérés selon évidemment leurs cas. Il y en a qui vont bénéficier de la grâce présidentielle immédiatement et d’autres [dont] les procédures peuvent être levées», a déclaré le chef de l’Etat, mardi 26 février, au cours d’une conférence de presse tenue en marge d’une visite d’Etat de deux jours à Windhoek en Namibie.
«Ce qui est sûr, c’est que tous les prisonniers seront libérés dans les prochains jours», a insisté le président congolais, précisant avoir «déjà donné pour ordre, la fermeture de tous les cachots de l’ANR, et que l’on ne puisse plus retenir des gens, juste à cause de leur opinion politique».
Pour le président congolais, il est temps que la redoutée Agence nationale de renseignement (ANR), qu’il a décrite comme «la police politique de tous les pouvoirs depuis l’indépendance», ait un «autre visage, plus humain». Il a promis qu’on «ne parlera plus d’arrestation arbitraire en RDC», avant même la fin de son mandat.
L’ANR qui cumule les fonctions de service de renseignement intérieur et extérieur, est accusée par plusieurs ONG d’être parmi les principales machines de la répression dans le pays.
Lors de la conférence de presse qu’il a animée avec son homologue namibien, Hage Geingob, Tshisekedi a également annoncé d’autres initiatives qu’il a mises en œuvre, se démarquant du régime de son prédécesseur Joseph Kabila.
«Depuis que j’ai été élu, j’ai commencé à sévir contre les agents des forces de l’ordre qui violent le droit des citoyens. Au niveau de la télévision nationale, la parole est donnée à l’opposition», a-t-il affirmé, précisant que l’opposant et candidat perdant de la dernière présidentielle, Martin Fayulu «continue à tenir des manifestations en toute liberté».
Fayulu revendique toujours la victoire à la présidentielle du 30 décembre passé. Selon les résultats officiels, il était arrivé en deuxième position, derrière Tshisekedi.