Le taux de chômage au Maroc, a légèrement baissé en 2018, passant de 10,2% à 9,8%, mais continue de toucher de plein fouet les jeunes urbains et les diplômés, a indiqué mercredi l’organisme statistique du royaume.
Plus de 4 jeunes urbains sur 10 (43,2%) âgés de 15 à 24 ans sont au chômage, souligne le Haut Commissariat au plan (HCP) dans sa note annuelle sur l’emploi, alors que «le taux de chômage croît avec le niveau de qualification».
«Il se situe à 14% pour les diplômés de niveau moyen et à 23% pour ceux ayant un diplôme de niveau supérieur», détaille le HCP, ajoutant que chef les détenteurs des diplômes supérieurs délivrés par les facultés, ce taux atteint 25,9%.
Le chômage touche aussi de plein fouet les femmes, avec un taux de 14% contre 8,4% chez les hommes, selon les données du HCP.
Le Maroc a été agité ces deux dernières années, par des mouvements de protestation menés le plus souvent par des jeunes au chômage.
Pas moins de 600 ingénieurs quittent chaque année le Royaume pour faire carrière à l’étranger, a récemment déclaré le ministre de l’Education Saïd Amzazi, cité par les médias marocains, ont tiré le signal d’alarme sur cette « fuite des cerveaux ».
Par ailleurs, depuis quelques mois, des membres de la « coordination nationale des diplômés malvoyants » menacent de se suicider collectivement pour faire entendre leur malaise et demander leur intégration au sein de la fonction publique qui leur offre une garantie de la sécurité de l’emploi. Ils ont adressé mardi, une mise en garde au gouvernement marocain, aux parlementaires, aux journalistes et plus largement, au peuple marocain.
Ces diplômés malvoyants estiment être exclus de la société et expliquent vivre dans des conditions déplorables en raison de leur marginalisation sur le marché du travail, à cause de leur handicap.
Ce n’est pas la première fois que ces jeunes malvoyants tentent d’attirer l’attention du gouvernement et des acteurs locaux sur leur situation.
En 2012, un jeune marocain au chômage avait perdu la vie après avoir tenté de s’immoler par le feu, suscitant colère et indignation chez les groupes de diplômés sans emploi. En mars 2017, une dizaine de malvoyants au chômage avaient tenté de s’immoler par le feu à Marrakech. En octobre 2018, l’un d’eux s’est donné la mort, en chutant du toit d’un ministère, lors d’un sit-in.