Les autorités camerounaises ont mis en garde la société «China National Electric Engineering Corporation» (CNEEC), chargée de la construction du barrage de Mékin, contre le non respect des règles de protection de l’environnement prévues dans le cahier des charges.
Le constat a été fait la semaine dernière par le ministre camerounais de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable, Pierre Hélé, lors d’une visite sur le chantier de construction du barrage de Mékin (sud) en cours d’achèvement.
Pour le ministre, la CNEEC a fait fi des clauses environnementales du projet définies dans le cahier des charges, à l’occasion de la signature des contrats. «Il y a un grand écart entre ce qui était prévu dans les textes et ce qui est effectué sur le terrain», a-t-il fait remarquer. Pointant du doigt les anomalies constatées lors de tournée dans le chantier, Pierre Hélé déclare que «le site que nous avons visité, présente des tas de déchets non-triés. Il n’y a pas de traçabilité dans leur gestion. Certaines dispositions devaient être prises pour éviter la pollution des eaux. Or, des sacs de ciment dont on ne connaît pas la composition chimique y sont jetés et sont ingérés par les poissons qui y vivent. Et nous consommons ces poissons ».
Du côté du personnel travaillant sur le site, le ministre a fait part des conditions d’hygiène peu favorables. Il « y a des problèmes d’assainissement dans les camps des ouvriers. L’hygiène y est peu fiable. En cas de maladie, tout le camp se verra infecté ».
Face à toutes ces carences, le gouvernement camerounais a interpellé la CNEEC en lui demandant de prendre des mesures nécessaires pour corriger d’urgence, ces anomalies. La mauvaise conduite de certaines entreprises chinoises vis-à-vis de la réglementation en vigueur au Cameroun, est déjà décriée dans d’autres pays africains.
Le barrage de Mékin devra alimenter la région sud du Cameroun en énergie électrique.