L’espoir suscité par la signature début février à Khartoum, d’un accord de paix entre le Gouvernement centrafricain et 14 groupes rebelles, cède désormais la place au doute après la décision de deux de ces groupes armés de se retirer de cette entente politique.
Ce lundi, le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), l’un des plus importants mouvements armés centrafricains, a claqué la porte du processus de paix. Il dénonce la formation du nouveau Gouvernement qui, selon lui, «est loin d’être inclusif» comme le prévoyait l’accord signé le 06 février 2019.
Le nouvel exécutif «ne prend pas en compte les attentes des signataires», se plaint le groupe dirigé par Abdoulaye Miskine, qui n’a pas obtenu de portefeuille ministériel.
Le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), un des groupes armés majeurs signataires de l’accord de Khartoum, avait déjà ouvert dimanche, le bal des retraits.
Il avait annoncé sa décision de quitter le Gouvernement formé plus tôt dans la journée, en dénonçant un manque de volonté de Bangui. «En jouant au «on reprend les mêmes et on recommence», le Président de la République (…) vient d’étouffer dans l’œuf l’espoir» suscité par l’accord de paix de Khartoum, écrit le FPRC dans un communiqué, sans préciser si son retrait du Gouvernement le désengageait également de l’accord de paix.
L’accord signé à Bangui après plusieurs semaines de négociation à Khartoum au Soudan prévoyait la formation d’un «Gouvernement inclusif». Mais dans la nouvelle équipe gouvernementale formée dimanche, aucun ministère régalien n’a changé de titulaire et seuls 6 des 14 groupes armés concernés par l’accord ont obtenu un ministère chacun.
De plus, le poste de Premier ministre a été attribué à un proche du président Faustin-Archange Touadéra, son ancien directeur de cabinet, Firmin Ngrebada, alors que les groupes armés réclamaient, à l’origine, un Premier ministre issu de leurs rangs, et espéraient des portefeuilles d’importance.