Le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a annoncé lundi dans un communiqué, avoir décidé de fermer définitivement son bureau à Bujumbura, la capitale du Burundi, suite à la demande officielle du gouvernement burundais, en décembre dernier, de mettre la clé sous la porte de cette agence dans un délai de deux mois.
«L’office du Haut Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’Homme au Burundi a fermé définitivement ses portes le 28 février 2019», indique le document.
Alors que ce bureau a été mis en place en 1995, dans le cadre des violences ayant suivi l’assassinat du président Melchior Ndadaye, deux ans plus tôt, l’annonce sur sa fermeture définitive a été mal accueillie par les défenseurs des droits de l’homme au Burundi.
« Nos associations bénéficiaient des soutiens financiers et techniques de la part de cet office », voire des conseils de la part de ses experts, a regretté un représentant de l’Association communautaire pour la protection et la promotion des droits de l’homme, Sake Mathieu.
Bujumbura accuse l’agence onusienne de « complicité » dans la rédaction d’un rapport de l’ONU qui impute au pouvoir burundais des « violations graves » des droits de l’homme. Les autorités avaient ainsi suspendu leur collaboration avec l’office depuis 2016.
Interrogé par la presse, le porte-parole de la présidence, Jean-Claude Karerwa, a déclaré que Bujumbura interprète le retrait de l’ONU « comme une façon de revenir à la raison, une façon de cesser de s’ingérer dans les affaires qui relève de la souveraineté d’un Etat, une façon d’éviter de politiser le concept des droits de l’homme ».
Le Burundi fait face à une crise politique depuis avril 2015, avec la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat. Les relations entre l’ONU et le pouvoir burundais se sont davantage détériorées à cause de cette nouvelle mandature.