Les partis d’opposition en Algérie ont demandé, lundi, que soit déclarée la vacance du pouvoir, au lendemain du dépôt du dossier de candidature du président Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat.
Pour motiver sa réclamation, l’opposition s’appuie sur l’article 102 de la Constitution qui prévoit de déclarer la vacance du pouvoir, notamment lorsque l’état de santé du chef de l’Etat ne lui permet plus d’exercer ses fonctions.
Actuellement hospitalisé en Suisse, le président Abdelaziz Bouteflika est en effet très affaibli depuis qu’il a été victime en 2013 d’un accident vasculaire cérébral (AVC).
Aussi bien ses opposants qu’une bonne partie de la population estiment qu’il est temps pour le président Bouteflika qui a perdu sa mobilité et sa locution, de céder la place à quelqu’un d’autre.
Les adversaires de Bouteflika demandent également un report des élections qui sont prévues pour le 18 avril prochain. Ils proposent l’organisation du scrutin dans six mois par un gouvernement ayant des «compétences indépendantes».
Vraisemblablement les promesses de Bouteflika, communiquées dimanche à la télévision, n’ont pas pu apaiser la colère. Assurant avoir entendu le cri du cœur des manifestants qui sont contre son cinquième mandat, le chef de l’Etat a, en effet, promis, s’il est réélu, d’organiser une présidentielle anticipée à laquelle il ne sera pas candidat.
Ces promesses ont, au contraire, mis le feu aux poudres. Les protestataires ont dénoncé « une mascarade » et promis de rester mobilisés jusqu’au bout. Lundi, plusieurs rassemblements de milliers d’étudiants ont lieu dans plusieurs grandes villes du pays.
Dans la foulée, la présentatrice du journal télévisé sur Canal Algérie, Nadia Madassi, qui a lu en direct la lettre de Bouteflika, aurait démissionné de son poste.
La journaliste n’aurait pas apprécié le fait que la lettre du président lui soit donnée à la dernière minute, et aurait « mal vécu sa lecture de la lettre », selon certains de ses collègues.