Les relations diplomatiques entre l’Ouganda et le Rwanda sont ébranlées depuis hier mardi, après que Kigali ait accusé son voisin de soutenir des rebelles qui lui sont hostiles, ce que dément fermement Kampala.
Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Richard Sezibera a soutenu ce mardi devant la presse, que son pays détenait des informations selon lesquelles «le Congrès national rwandais (RNC) reçoit le soutien d’Ougandais».
Le RNC, un parti d’opposition, est accusé par Kigali de fomenter une rébellion, ce que la formation nie en bloc. Ce parti a été fondé par un ancien compagnon de lutte du président Paul Kagame, l’ancien chef d’état-major de l’armée, Faustin Kayumba Nyamwasa qui a été condamné par contumace, à de lourdes peines, notamment pour atteinte à la sécurité de l’Etat, et vit en exil en Afrique du Sud.
«Faux», retoque le voisin ougandais par la voix de son ministère des Affaires étrangères. «L’Ouganda n’autorise personne à opérer depuis son territoire pour menacer un pays voisin. C’est une position de principe», a soutenu le ministre ougandais des Affaires étrangères, Sam Kutesa.
Déjà jeudi dernier, le pouvoir à Kigali avait mis en garde ses ressortissants contre tout séjour en Ouganda, les prévenant qu’ils risquaient d’être victimes d’«arrestations arbitraires, de tortures et d’expulsions», rappelant que 986 Rwandais ont été récemment expulsés d’Ouganda.
«Tout le monde sait que l’Ouganda applique une politique de la porte ouverte, et accueille des personnes de toutes nationalités, y compris des Rwandais qui souhaitent visiter le pays», a réagi le chef de la diplomatie ougandaise.
«Ce n’est pas par hasard que l’Ouganda continue à être le premier pays d’accueil des réfugiés sur le continent», a-t-il ajouté, soulignant toutefois, que «tout le monde a l’obligation de se plier aux lois du pays, y compris les étrangers».