Le ministre camerounais de la Communication, René Emmanuel Sadi, a répondu aux allégations du secrétaire d’Etat américain adjoint aux affaires africaines, Tibor Nagy, qui s’est exprimé au début de la semaine sur la détention du principal opposant camerounais, Maurice Kamto, en demandant sa libération.
Corrigeant les affirmations de Nagy, le responsable camerounais a indiqué que Kamto « n’est nullement en détention pour avoir exercé des activités politiques ou participé légalement au jeu politique», ajoutant que «Kamto et ses partisans sont détenus pour des faits de droit commun», pour des faits «d’insurrection, d’hostilité contre la patrie, de rébellion et de destruction de biens publics, tant à l’intérieur du pays que dans plusieurs ambassades du Cameroun à l’étranger».
«Le gouvernement camerounais assure que Maurice Kamto a été arrêté et emprisonné pour des raisons légitimes. Moi je pense vraiment qu’il serait très sage de le libérer. Parce que, que ce soit vrai ou faux, il est perçu comme ayant été incarcéré pour ses activités politiques», se sont là, entre autres, les propos tenus par Tibor Nagy au cours d’une interview accordée à Radio France Internationale (RFI) sur la situation sociopolitique au Cameroun.
Une écrivaine camerounaise, Calixthe Beyala, est aussi montée au créneau suite à la déclaration de Tibor Nagy en affirmant que «le Cameroun n’est pas une sous-préfecture des USA et n’a aucun ordre à recevoir de ce pays d’esclavagiste».
«Comme si ce pays où 70 % de jeunes noirs sont en prison, où chaque année des milliers d’enfants noirs sont tués par des policiers est un exemple pour le reste du monde ! Qu’il dégage ! Quiconque commet un acte délictueux au Cameroun se doit de répondre devant la justice Camerounaise, point», a martelé l’écrivaine Beyala.
Tibor Nagy est attendu au Cameroun le 17 mars dans le cadre de sa tournée africaine. D’aucuns se demandent quel type d’accueil Yaoundé réservera-t-il à son hôte après cette brouille diplomatique.