Le Zimbabwe a qualifié mercredi de «parodie de justice qui va à l’encontre du peuple zimbabwéen» le renouvellement pour un an, des sanctions américaines qui ciblent des responsables gouvernementaux et des entreprises étatiques.
«La prolongation des sanctions contre le Zimbabwe par les Etats-Unis est une parodie de justice qui vise le peuple zimbabwéen», a réagi un haut responsable du ministère zimbabwéen de l’Information, Nick Mangwana, dans un communiqué cité par le quotidien d’Etat «The Herald».
Le président Donald Trump a, en effet, prolongé cette semaine pour un an les sanctions imposées depuis 2003 à quelques 100 personnes et entités juridiques du Zimbabwe, dont le président Emmerson Mnangagwa et son prédécesseur, Robert Mugabe, en réponse à la répression sanglante infligée aux opposants.
«Dire que le Zimbabwe menace les intérêts américains est absurde», a ajouté Nick Mangwana. «Nous avons engagé une politique de rapprochement avec les Etats-Unis et nous attendions naturellement en retour un changement de la politique américaine envers le Zimbabwe», a-t-il souligné, qualifiant le renouvellement des sanctions de «regrettable».
Le 22 janvier, le président sud-africain Cyril Ramaphosa qui a succédé à Robert Mugabe avait estimé que la levée des sanctions imposées au Zimbabwe notamment par les Etats-Unis et l’Union européenne, serait le meilleur moyen pour la communauté internationale d’apaiser la crise qui touche le pays.
Il a promis de mener à bien des réformes politiques et économiques et il a encouragé les investisseurs étrangers à venir au Zimbabwe, mais le pays reste au bord de la faillite et le taux de chômage y dépasse les 90%.
Le mois dernier, une hausse spectaculaire des prix des carburants décrétée par le gouvernement avait provoqué de violentes émeutes, brutalement réprimées par les forces de l’ordre.
Les Etats-Unis avaient alors dénoncé la répression engagée au Zimbabwe par les forces de l’ordre contre la colère sociale et ont appelé toutes les parties à participer au dialogue national boudé par l’opposition.
Selon le porte-parole du département d’Etat américain Robert Palladino, le bilan de cette répression est d’au moins «13 morts, 600 victimes de violence, torture ou viols, et plus de 1.000 arrestations».