La Cour criminelle du Congo Brazzaville, a condamné ce mercredi, l’opposant André Okombi Salissa à 20 ans de travaux forcés, pour «atteinte à la sécurité intérieure de l’État, détention illégale d’armes et munitions de guerre».
Le verdict a été prononcé en l’absence des avocats de l’opposant, qui avaient quitté l’audience pour protester contre la conduite du procès par le Tribunal criminel de Brazzaville, qu’ils accusent d’avoir «violé les droits de la défense».
«La condamnation de notre client ne nous surprend pas du tout parce que toute l’instruction a été exclusivement menée à charge, malgré l’absence de preuves», a réagi Me Yvon Éric Ibouanga de la défense. Il annonce que leur client se pourvoira en cassation «sur la forme» de ce procès.
Influent membre du Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir), ministre dans les gouvernements de 1997 à 2012, André Okombi Salissa, 56 ans, a basculé dans l’opposition à l’approche de la présidentielle de 2016.
Candidat à cette élection, il a obtenu 3,96 % au premier tour, là où Denis Sassou-Nguesso en aurait obtenu 60%, des résultats que l’opposition avait contesté.
Trois mois après le scrutin, le député de Lékana est assigné à résidence, mais il disparaît de la circulation. Son immunité parlementaire a été levée en décembre 2016 sur requête du Procureur de la République, André Okombi Ngakala, et il a été arrêté le 10 janvier dernier à l’aube, en périphérie nord de Brazzaville.
«Personne n’est dupe. J’ai assez parlé pour prouver mon innocence. Je n’ai pas de défense. Je me soumets à votre conviction. Que vous me condamniez à 20, 30 ou 40 ans, j’assume parce que je suis citoyen congolais», a-t-il déclaré hier, après sa condamnation.