La Cour pénale internationale (CPI) accusée de s’acharner spécialement contre les Chefs d’Etat africains, a mis les points sur les « i » lors de son premier « séminaire sous-régional des conseils et de la profession juridique » que le Greffe de la cour organise du 27 au 31 octobre, à Dakar.
Il y a un an déjà, les dirigeants africains s’étaient réunis à Addis Abeba, pour examiner l’éventualité d’un retrait collectif de la Cour pénale internationale, en dépit de la mise en garde des organisations de défense des droits de l’Homme. L’Union africaine (UA) avait alors qualifié de «totalement inacceptable», la façon « injuste » dont la Cour pénale internationale traite l’Afrique et ses chefs d’Etat.
S’adressant à la presse en marge de ce séminaire, Fadi El Abdallah, porte-parole de la plus haute juridiction internationale, a précisé qu’effectivement la CPI a ouvert neuf enquêtes concernant de hautes personnalités africaines, mais «c’est à la demande des Etats africains eux-mêmes».
Les Etats concernés seraient le Mali, l’Ouganda, la République démocratique du Congo (RDC), la République Centrafricaine (RCA), ainsi que la Côte d’Ivoire qui ont «accepté la compétence de la CPI».
Intervenant à l’ouverture du séminaire consacré au renforcement des compétences des acteurs judiciaires, la vice-présidente de la CPI, Sanji Mmasenono Monageng a soutenu qu’il revenait aux chefs d’Etats africains d’éviter des délits qui les conduiraient devant la Cour pénale.
D’autres intervenants expliquent cet état de choses en se basant d’abord sur la constitution même de cette juridiction. Herman Von Hebel, greffier auprès de cette cour, précise avant tout que «la CPI n’est pas faite contre l’Afrique et vice versa», rappelant que 34 Etats africains ont ratifié la charte de Rome ce qui fait de l’Afrique, le groupe géographique le plus représentatif au sein de cette juridiction. Sans oublier la présence massive des juristes africains (199 juristes) qui siègent à l’assemblée de la cour pénale.
Les défenseurs de l’image de marque de la CPI, précisent en outre que leur juridiction ne s’intéresse pas uniquement au contient africain, mais elle mène actuellement, des enquêtes préliminaires dans les quatre autres continents, notamment en Afghanistan, en Irak, en Géorgie, en Ukraine et en Colombie.
Les plaintes provenant du contient africain, expliquent-ils, ont été déposées pour la plupart des cas, par des pays où les appareils judiciaires se sont avérés faibles pour ouvrir de tels procès.
Ils ont, néanmoins promis que la CPI va faire en sorte d’avoir dans l’avenir, de meilleurs rapports avec le continent noir.