Un enseignant tanzanien de 51 ans a été condamné cette semaine, à la peine capitale pour avoir battu à mort son élève, Sperius Eradius, âgé de 14 ans.
L’enseignant Respicius Mtazangira sera exécuté par pendaison, selon la décision rendue par un tribunal tanzanien qui l’a condamné pour meurtre.
L’affaire remonte à août dernier lorsque, dans une école de la province de Bukoba (nord-ouest du pays), Mtazangira accusait Eradius d’avoir volé un sac à main appartenant à une maîtresse de l’école, Heriet Gerald. Devant le rejet de cette accusation par l’élève, l’enseignant l’avait sévèrement frappé au point de lui ôter la vie, d’après la justice tanzanienne.
Le rapport médical commandité par la justice attesterait qu’Eradius est mort, le 27 août, suite aux coups reçus de son enseignant.
Le juge en charge du dossier, Maître Lameck Mlacha, a par contre acquitté la maîtresse Heriet Gerald, mise en cause dans le même dossier. L’avocat de Mtazangira, qui s’est adressé à la presse, a évoqué la possibilité d’interjeter appel.
Après la mort d’Eradius, nombreuses associations ont exhorté le gouvernement à revoir les châtiments corporels encore en vigueur dans les écoles tanzaniennes.
Ces châtiments conduisent « à un certain nombre de violations des droits de l’homme », avait affirmé le Centre juridique et des droits de l’homme (LHRC), une ONG tanzanienne, estimant que « l’école est censée être un endroit très sûr pour que les élèves puissent profiter de leur droit fondamental à l’éducation ».
Le président tanzanien, John Magufuli, soutiendrait le châtiment des enfants dans les écoles et serait contre la peine de mort. «Je sais qu’il y a des gens qui ont été condamnés pour meurtre et qui attendent la peine de mort. Mais ne me présentez pas la liste pour me demander de prendre une décision, parce que je sais combien il est difficile de le faire», avait-il déclaré il y a deux ans.