Les ministres tunisiens du Commerce et de l’Equipement ont donné ce jeudi, le coup d’envoi au projet de zone franche pour les activités commerciales et logistiques à Ben Guerdane, dans la province de Médenine (sud-est de la Tunisie), à l’occasion de la 3ème commémoration des attaques terroristes perpétrées dans cette ville en 2016.
L’enveloppe prévue pour ce projet s’élève à 32,7 millions de dinars tunisiens. La future zone franche s’étale sur 150 hectares et les travaux s’étendront sur une période de 2 ans.
Selon le ministre du Commerce, Omar El Béhi, qui a présidé la cérémonie de lancement des travaux, ce projet comportera 70% des espaces sous contrôle douanier, réservés aux activités de services logistiques, de réexportation et de commerce international.
L’objectif du chantier, à en croire ce responsable, est d’impulser le développement de la région qui passera, entre autres, par l’organisation de l’activité commerciale et l’attraction des investissements, la mise en place d’une plateforme commerciale aux normes mondiales et la création de 2000 emplois directs et plus de 6000 emplois indirects.
Pour sa part, le ministre de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Selmi, a informé sur deux échangeurs qui seront établis dans le cadre du projet, lesquels seront dotés d’un système d’éclairage avec l’énergie solaire.
Le ministre tunisien de la Défense, Abdelkarim Zbidi, qui faisait partie de la délégation ministérielle à Ben Guerdane et qui a commémoré les attaques essuyées par la ville, a appelé au «développement (…) notamment des régions frontalières» qui constitue «un pilier essentiel pour la stabilité et la sécurité du pays».
Il a fait savoir que «la solution militaro-sécuritaire demeure insuffisante», si on ne s’attaque pas aux raisons des violences, en «prenant en considération les droits économiques, sociaux, culturels et éducatifs» des citoyens.
En mars 2016, des dizaines de djihadistes lourdement armés avaient lancé des attaques simultanées à Ben Guerdane contre un poste de police, un poste de la gendarmerie et une caserne militaire, causant la mort de 13 membres des forces de sécurité et sept civils. Les assaillants avaient enregistré la perte de 55 membres dans leur rang, lors de la riposte des forces de sécurité.