Des centaines de milliers de manifestants, selon les médias locaux, ont défilé ce vendredi à Alger, la capitale, comme dans de nombreuses autres petites et grandes villes du pays, pour dire « non au 5ème mandat» du moribond président algérien Abdelaziz Bouteflika que son clan cherche à maintenir au pouvoir malgré la gravité de son état de santé.
Il s’agit du troisième vendredi consécutif pour les manifestants algériens très remontés contre le régime en place à Alger qui persiste à maintenir le statut quo dans le pays en dépit du sombre bilan des quatre précédent mandats de Bouteflika au pouvoir depuis 1999.
Ce vendredi 8 mars, des marches monstres ont été organisées à Alger, et dans de nombreuses autres villes dans les quatre coins du pays.
Tous les partis d’opposition ont appelé à participer au mouvement de contestation, alors que plusieurs maires ont déposé leur démission pour rejoindre les rangs des protestataires.
Les manifestants, déjà très nombreux vendredi dernier, sont réunis derrière un même mot d’ordre : non au cinquième mandat du chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika. Certains demandent le report de l’élection présidentielle prévue le 18 avril ou encore la mise en place d’un gouvernement de transition pour assurer de prochaines élections réellement démocratiques.
La promesse du président Bouteflika d’organiser des élections anticipées s’il était réélu, et son engagement de piloter de grandes réformes institutionnelles ainsi que son appel ce jeudi à la « vigilance » contre le risque de « chaos » dans le pays, n’ont pas dissuadé les Algériens de reprendre de plus belle leurs marches contestataires.
Pour ces derniers, Abdelaziz Bouteflika qui gravement malade et qui ne s’est pas exprimé publiquement depuis 7 ans, est manifestement dans l’incapacité d’assurer sa charge de président de la république, estimant que le pouvoir est en réalité, entre les mains d’une gouvernance opaque.
Outre Alger, les manifestations contre le 5e mandat d’Abdelaziz Bouteflika ont été également très suivies dans les autres villes du pays. Oran, deuxième ville algérienne, a vu défiler dans ses artères des dizaines de milliers de manifestants, tout comme à Constantine ou encore dans des plus petites villes comme Guelma, à l’extrême nord-est du pays, ou Boumerdès, Jijel, Tizi-Ouzou, Tiaret, Mascara.
En l’absence de chiffres officiels sur le nombre estimé des manifestants durant cette nouvelle journée de protestation, le journal électronique TSA (Tout sur l’Algérie) a avancé la marche de « plus de 100.000 manifestants » rien qu’à Tizi-Ouzou en Kabylie, une petite ville qui ne compte que 135.000 habitants.