Le gouvernement burkinabè a annoncé jeudi dernier, l’évacuation en Tunisie «pour raisons sanitaires», du général Djibrill Bassolé, accusé et jugé pour être l’un des cerveaux présumés du putsch manqué du 16 septembre 2015 à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.
Cette évacuation sanitaire répond de «la volonté» des autorités burkinabè «de veiller au respect du droit des personnes accusées», a expliqué le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Remis Fulgance Dandjinou.
L’idée, selon lui, est de faire en sorte «que chaque accusé puisse répondre de ses actes et de participer ainsi à la pleine et entière manifestation de la vérité».
Des sources proches de la famille Bassolé ont confirmé le transfert du général dans un hôpital en Tunisie, et confient qu’il avait «subi une intervention chirurgicale» et était depuis hospitalisé à Ouagadougou avant son évacuation, suite à la dégradation de son état de santé.
Un des piliers du régime de l’ex-président Blaise Compaoré, Bassolé est poursuivi pour «trahison, complicité d’attentat à la sûreté de l’État, meurtres, coups et blessures».
Ces charges se fondent sur l’enregistrement d’une conversation téléphonique qu’il aurait eue avec le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, dans laquelle celui-ci, semblait affirmer son soutien au putsch du 16 septembre 2015.
A cette date, des soldats du régiment de sécurité présidentielle, l’ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré, avaient tenté en vain de renverser le Gouvernement de transition mis en place après sa chute.
Au total, 84 accusés sont jugés dans ce procès marathon qui a débuté il y a un an. Parmi eux, figure aussi Gilbert Diendéré, un autre général, ancien chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré, considéré comme le principal artisan du putsch militaire.