L’ex-chef d’Etat sud-africain Jacob Zuma s’est amplement servi des services de renseignement pour ses propres intérêts politiques et personnels, entre autres, contre son ex-adversaire et successeur, Cyril Ramaphosa, révèle un rapport officiel publié samedi dernier.
Ce document d’une centaine de pages a été rédigé par divers experts sous la direction de l’ex-ministre Sydney Mufamadi. Ce rapport fait état de plusieurs «sérieuses violations de la Constitution» qui ont mené à une «politisation du renseignement».
Des éléments de l’Agence de sécurité d’Etat (SSA) ont mené, sur instruction du président Zuma et de son ministre chargé de la Sécurité d’Etat, une campagne ayant pour but d’empêcher Cyril Ramaphosa d’accéder aux commandes du parti au pouvoir, l’ANC, et à la magistrature suprême.
A en croire le rapport, une « unité spéciale » a ainsi initié en 2016 « trois opérations visant à empêcher la distribution de propagande électorale (au profit de Cyril Ramaphosa), à empêcher le transport de groupes dissidents (hostiles à Jacob Zuma) ». Le même document stipule que « cette unité a pu infiltrer la direction du mouvement hostile au président de l’époque ».
Finalement, Cyril Ramaphosa a pris les rennes de l’ANC en décembre 2017 et, deux mois plus tard, a poussé son prédécesseur à démission de la présidence du pays en raison des affaires de corruption qui ont éclaboussé son mandat.
En réaction, l’actuel chef d’Etat sud-africain s’est engagé à refondre la SSA, évoquant sa «séparation en deux unités, l’une en charge de la sécurité intérieure, l’autre extérieure».