L’Union européenne (UE) a levé ses sanctions économiques contre le Zimbabwe, débloquant une aide de 234 millions d’euros destinée aux programmes socio-économiques prévus pour les cinq prochaines années dans ce pays.
En 2002, Bruxelles avait en effet décrété un paquet de sanctions économiques et financières à l’encontre du Zimbabwe pour violation des droits de l’homme et absence de démocratie. Ces sanctions, précise-t-on à Bruxelles, seront levées à compter du 1er novembre 2014, en conformité avec l’Article 96 de l’Accord de Cotonou régissant les relations entre les deux partenaires.
L’aide européenne cible des domaines bien précis au Zimbabwe, notamment la gouvernance politique et économique, la santé et l’agriculture, pour lesquels l’UE entend étudier au cas par cas, les projets de financement, avant de transférer les fonds nécessaires par les «meilleurs moyens» particulièrement à travers comme les agences multilatérales.
L’UE veut soutenir par ces apports financiers, les reformes économiques au Zimbabwe afin d’y créer un environnement favorable et attrayants pour les investisseurs étrangers. Avec la levée des sanctions, Bruxelles espère un prompt retour à des relations normales avec le Zimbabwe à travers un dialogue constructif atour des questions jugées capitales.
Dès 2009, l’UE avait commencé à assouplir ses sanctions à l’encontre du Zimbabwe, mais Bruxelles maintenait la pression sur le couple présidentiel, Robert Mugabe et son épouse. C’est le cas encore actuellement, à en croire les propos de Philippe Van Damme, l’ambassadeur de l’UE au Zimbabwe. Lors d’une conférence de presse, ce dernier a précisé que le président Mugabe et sa femme Grace restaient sous le coup des mesures restrictives de l’UE, et ne seront révisées qu’au courant du mois de février prochain.
Une politique d’assouplissement qui n’est pas la bienvenue pour les autorités de Harare. En février dernier, au moment de l’annonce de la levée des sanctions imposées contre des dignitaires du régime zimbabwéen, un des porte-paroles du parti au pouvoir, Rugaré Gumbo, avait indiqué que ces demi-concessions étaient inacceptables et que son pays voulait une levée totale et irrévocable des sanctions européennes.