L’armée burkinabé a annoncé vendredi l’instauration de l’état d’urgence dans le pays, après la dissolution du gouvernement et de l’Assemblé nationale suivie de la démission du président Blaise Compaoré.
Intervenant à la suite les sanglantes émeutes ayant embrasé jeudi le Burkina Faso, faisant, selon l’opposition, une trentaine de morts et plus de 100 blessés, le chef d’état-major des armées, le général Honoré Traoré a annoncé qu’il assumait désormais les foncions de chef de l’Etat.
Il a également décrété la dissolution de l’Assemblée nationale et annoncé l’installation d’un organe démocratique de transition pour diriger le pays durant cette phase de vacance du pouvoir. Il a d’autre part informé la population qu’un couvre-feu a été instauré entre 19h et 6h GMT au niveau national.
Le général Traoré, a par ailleurs annoncé, en coordination avec tous les partis politiques, la mise en place d’un gouvernement de transition, le temps que l’ordre constitutionnel soit rétabli dans le pays. Il n’a toutefois pas précisé qui dirigera ce gouvernement de transition.
Plusieurs manifestants sont arrivés à entrer jeudi dans l’enceinte de l’Assemblé nationale (parlement) où les députés du Burkina Faso s’apprêtaient à voter le projet de loi portant sur la révision de la Constitution. Ce texte présenté le 21 octobre dernier par le gouvernement, devait permettre au président Blaise Compaoré de postuler pour un nouveau mandat aux élections de novembre 2015. Mais, sous la pression des manifestants, le vote a été annulé.
Face à la grogne de la population, le président a fini par jeter l’éponge, annonçant sa démission, ce vendredi dans un communiqué qui précise que des élections présidentielles devaient avoir lieu au plus tard, dans un délai de 90 jours.
Pour l’instant aucune information ne circule sur l’endroit exact où se trouve Blaise Compaoré, même si certaines sources non officielles disent qu’il se trouve en dehors du territoire burkinabé.