La Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a condamné le gouvernement du Liberia à verser une somme totale de 18.130.778,09 de dollars américains à titre d’indemnisation à Nancy Doe, la veuve du défunt président libérien, Samuel Doe.
Le montant représente les sommes d’argent déposées dans diverses banques par le défunt, plus les intérêts cumulés. La veuve, qui est aussi administratrice des biens de son défunt mari, accusait les autorités libériennes d’avoir violé ses droits (dont le droit de propriété) en lui refusant, entre autres, l’accès aux comptes bancaires de son époux.
Sa plainte déposée en novembre 2016 auprès de la Cour de justice de la CEDEAO, s’appuyant sur certains articles de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et de la Déclaration universelle des droits de l’homme, lui a finalement permis d’obtenir gain de cause.
Toutefois, la Cour a rejeté sa demande de se voir également octroyer 342.615,57 de dollars à titre d’honoraires d’avocat et 9 millions de dollars à titre de dommages-intérêts.
Arrivé à la tête du Liberia à la suite d’un sanglant coup d’Etat, Samuel Doe avait instauré une dictature dans le pays de 1980 à 1990, date à laquelle il avait été capturé par des rebelles du National Patriotic Front of Liberia (NPFL) commandé par Charles Taylor. C’est au cours de cette même année que la guerre civile avait éclaté au Liberia.