Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi a décidé, lundi, de suspendre l’installation de sénateurs nouvellement élus et de reporter, à une date ultérieure, les élections des gouverneurs initialement prévues pour le 27 mars, suite à des accusations de corruption pendant les élections sénatoriales, annonce un communiqué de la présidence de la République.
Ces mesures ont été prises au cours d’une rencontre interinstitutionnelle qui a réuni, autour du président Tshisekedi, plusieurs hautes personnalités du pays représentant, entre autres, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le conseil économique et social, la Cour de Cassation, l’Assemblée nationale, le Sénat, la Cour constitutionnelle, le Conseil d’Etat et les Forces armées de la République (FARDC).
La réunion a été convoquée à la suite des manifestations qui ont été organisées par des militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti au pouvoir, pour contester les résultats des sénatoriales rendus publics vendredi 15 mars.
Ces résultats ont donné une très large victoire au Front commun pour le Congo (FCC), la coalition de l’ex-président Joseph Kabila, avec 80 sièges de sénateurs, contre trois à Cap pour le changement, la coalition de l’actuel chef d’Etat.
Sans surprise, les décisions des autorités de Kinshasa ont provoqué une guerre des mots entre les partisans du FCC qui évoquent, parmi leurs griefs, une violation de la Constitution, et ceux de l’UDPS dont un des responsables a déclaré que cette «corruption à ciel ouvert ne pouvait pas être soutenue».
L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), a salué, par l’entremise de son président, Georges Kapiamba, la suspension de l’installation des sénateurs élus et l’injonction faite au Procureur d’ouvrir prochainement des enquêtes en vue d’«aboutir à la sanction des corrompus et corrupteurs».