Onze groupes armés centrafricains ont décidé de ne plus reconnaître Firmin Ngrebada, le nouveau Premier ministre nommé par le président Faustin Archange Touadera dans la suite de l’accord de paix signé, début février à Khartoum, entre le gouvernement centrafricain et les 14 groupes armés représentés.
Dans une déclaration commune, rendue publique lundi, ils affirment que « Firmin Ngrebada n’est plus crédible, il ne fait donc plus office d’interlocuteur pour la suite du processus et doit être remplacé aux fonctions de Premier ministre ». Ces mouvements « exigent la formation d’un gouvernement d’union nationale » et « souhaitent désormais discuter directement avec le président de la République ».
Les grognes des groupes armés se font entendre depuis la nomination de Ngrebada au poste de Premier ministre, accusant le chef de l’Etat de l’avoir choisi sans consultations préalables. Ils avaient ensuite jugé que le nouveau gouvernement établi par Ngrebada n’était pas suffisamment « inclusif », dans la mesure où certains groupes présents à Khartoum n’étaient pas représentés. Pour les autorités de Bangui, les nouvelles exigences des groupes armés relèvent du « chantage ».
Le communiqué des mouvements armés intervient dans un contexte où se tient, depuis lundi à Addis Abeba, une réunion de suivi de l’accord de paix sous l’égide de l’Union africaine (UA), à laquelle participent les parties prenantes de l’accord de Khartoum. Il s’agit, entre autres, d’obtenir un consensus suite à tous ces désaccords entre le pouvoir et les groupes armés.
Mardi, le commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA et principal médiateur de cette réunion, Smaïl Chergui, a annoncé, sur Twitter, avoir consulté tous les signataires de l’accord et avoir rencontré de nouveau « le Premier ministre pour échanger les points de vue sur les moyens d’accélérer la mise en œuvre de l’accord de paix ». Un communiqué final, soumis à la signature des acteurs de la crise, devrait être publié à l’issue de la rencontre.
Rappelons que l’accord de paix de Khartoum est le huitième qui soit signé depuis que la Centrafrique est entrée, en 2013, dans une spirale de la violence. Aucun des précédents accords n’a été respecté et n’a donc ramené la stabilité dans le pays.