Dans sa note de conjoncture de mars publiée mardi dernier, l’Insee, l’Institut national de la statistique et des études économiques, soutient que le mouvement social des Gilets jaunes n’a coûté que 0.1 point de croissance au quatrième trimestre 2018.
Ce niveau de ralentissement est à peu près ce que l’Institut avait calculé (et qu’il confirme) pour l’impact des grèves SNCF et Air France sur les résultats économiques français du deuxième trimestre 2018. Cette conclusion va à l’encontre des déclarations plutôt catastrophiques formulées ces derniers jours, notamment par le ministre du Budget Gérald Darmanin pour qui le mouvement des Gilets jaunes a détruit « plus d’emplois et de richesses que ces dix dernières années ».
L’Insee souligne également que la consommation des ménages a bien « stagné » au quatrième trimestre 2018 (0% après +0.4% au troisième trimestre) mais que ce résultat est davantage lié à un « climat plus doux que la normale » qui a entraîné ds factures d’énergie plus « faibles », et un « recul des achats automobiles ».
Et la tendance pourrait encore être la même cette année, voire même être positive avec une économie soutenue par les mesures d’urgence prises fin décembre. Car, paradoxalement, l’économie française bénéficiera de la crise et surtout des concessions arrachées au président français Emmanuel Macron par les contestataires. Les 10 milliards d’aides obtenus vont renforcer le pouvoir d’achat des Français et la demande intérieure, surtout la consommation des ménages, devrait s’imposer comme locomotive de l’économie.
Mais si leur impact est inférieur à celui annoncé par le gouvernement français, les Gilets ont bien influencé négativement l’économie, entre les fermetures de commerces, la moindre activité en période de fêtes, la casse de vitrines et de certains commerces, ainsi que les moindres achats en « biens d’équipement du logement » en décembre. Le secteur de l’hôtellerie a également été particulièrement touché avec une fréquentation hôtelière en baisse.