Le président zambien par intérim, Guy Scott a du faire machine arrière sous la pression de jeunes protestataires, pour réintégrer Edgar Lungu dans ses fonctions de secrétaire général du parti au pouvoir (Front patriotique), après l’avoir limogé lundi dernier.
Le limogeage d’Edgar Lungu qui est aussi ministre de la Défense et de la Justice a suscité une violente réaction notamment parmi la jeunesse zambienne un bon nombre de membres du gouvernement qui ont forcé Scott à revenir sur sa décision que Lungu a qualifiée de «mesure illégale et provocatrice».
« Après l’enterrement de feu le président (Michael Sata), le comité central du parti sera convoqué », a précisé Scott qui annonçait à la même occasion, sur les ondes de la radio publique, que «le secrétaire général Edgar Lungu gardait son poste » à la tête du Front Patriotique.
Le coup de force du président Scott ne laisse aucun doute sur son lien avec les prochaines élections anticipées prévues en janvier prochain, suite au décès du président, Michael Sata survenu le 28 octobre dernier à Londres. Pourtant, au vu de la Constitution, Guy Scott ne peut pas en principe, se porter candidat à la présidentielle, puisque ses parents sont de nationalité britannique.
Le chef d’Etat par intérim est également accusé d’agir contre la culture du pays, en procédant à des remaniements alors que les funérailles du défunt président n’ont pas encore eu lieu.
D’ailleurs, même Davis Mwila qui a été choisi par Scott pour remplacer Edgar Lungu, a décliné cette offre en lui faisant savoir qu’il « était contraire à notre culture d’accepter une nomination pendant une période de deuil».
A cause du climat tendu qu’il vient de provoquer dans le pays, le premier président blanc à la tête d’un Etat africain subsaharien, depuis la chute de l’apartheid en Afrique du Sud en 1994, est accusé par les autochtones de vouloir ramener la Zambie à l’ère coloniale.