Les Burkinabè devaient voter le 24 mars prochain, pour se prononcer sur une nouvelle Constitution devant ouvrir la voie à un régime semi-présidentiel. Mais ce scrutin pourrait ne pas se tenir à bonne date, selon des sources à la Commission électorale (CENI), qui avance des raisons sécuritaires.
«C’est un report sine die qui se profile, car aucune mesure n’est prise pour la tenue de ce référendum le 24 mars prochain et aucune nouvelle date n’a jusqu’à présent été communiquée», a confié à la presse internationale, l’un des responsables de la CENI, qui a requis l’anonymat.
Le calendrier de ce référendum avait été décidé depuis août dernier. Mais ces derniers jours, des rumeurs évoquent la possibilité d’un recours à la voie parlementaire pour l’adoption de la nouvelle Constitution burkinabè. Mais cette option a été démentie jeudi dernier par le président de la Commission constitutionnelle, Me Halidou Ouedraogo, à l’issue d’un entretien avec le Chef de l’Etat, Roch Christian Kabore.
«La date du référendum importe peu, pourvu qu’il se tienne dans les normes, dans le cadre de nos lois constitutionnelles», avait dit M. Ouédraogo, laissant envisager un report.
Promise par le président Kaboré lors de sa campagne électorale de 2015, la nouvelle Constitution doit mettre fin à la IVe République, instaurée depuis 1991 par le président Blaise Compaoré. Elle doit donner naissance à une Ve République, caractérisée par un «régime semi-présidentiel» avec une limitation à deux du nombre de mandats du chef de l’Etat. Elle prévoit aussi une procédure de destitution du président par la Cour constitutionnelle.