Le Président français, Emmanuel Macron, ne se rendra pas au Rwanda où il devait participer, le 7 avril prochain, aux commémorations du 25e anniversaire du génocide des Tutsi, a annoncé l’Elysée justifiant ce revirement par «la proximité des élections européennes».
Le chef de l’État français qui était invité officiellement par son homologue rwandais, Paul Kagame, sera représenté par un député français d’origine rwandaise et Tutsi, Hervé Berville, dont l’histoire personnelle est associée au génocide qui a eu lieu entre avril et juillet 1994. Une partie de sa famille a été éliminée dans ce massacre.
Orphelin âgé de 29 ans, ce natif de Kigali qui avait été adopté en 1994 par une famille française résidant en Bretagne, est député du parti La République en marche (LREM) dans la deuxième circonscription des Côtes d’Armor.
A la question de savoir pourquoi Macron a décidé de ne pas se rendre personnellement au Rwanda, ce député a affirmé dans une interview accordée à la RFI, que «c’est parce qu’il y a eu les rencontres entre les deux présidents qu’il y a la preuve politique des deux côtés. Le président de la République est retenu pour un engagement national important à ce moment-là, il y a aussi la concomitance avec les élections européennes».
D’après les statistiques de l’ONU, le génocide rwandais a fait près de 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi. L’attentat qui avait visé l’avion de l’ancien président rwandais Juvénal Habyarimana, abattu début avril 1994, serait à l’origine du massacre. Le rôle de la France dans ce génocide est depuis longtemps sujet à de nombreuses controverses.