Le ministre camerounais de la Santé publique, Malachie Manaouda est monté au créneau contre la rétention, dans les structures hospitalières publiques du Cameroun, des patients qui sont incapables de régler leurs factures de soins.
«J’ai l’honneur de proscrire, à compter de la date de signature de la présente lettre, la séquestration des patients indigents dans les formations sanitaires publiques», a indiqué le ministre, dans une lettre adressée le 14 mars aux responsables des formations sanitaires publiques dans le pays et dont la presse locale vient de faire écho.
Dans la foulée, Manaouda a demandé aux formations sanitaires de «libérer tous les patients qui se trouveraient ainsi retenus (…) en raison de leur insolvabilité », et de lui « rendre compte instamment » de leurs «diligences et des coûts y afférant».
Alors que le Cameroun a l’ambition de mettre en place la couverture santé universelle, le ministre a exhorté les hôpitaux publics, en attendant que ce projet soit effectif, de lui proposer dans les meilleurs délais, des solutions mieux adaptées et moins dégradantes pour la prise en charge des patients indigents.
Manaouda dit avoir constaté lui-même ce phénomène qui consiste à retenir les malades indigents, au cours de ses visites de terrain, quelques jours après son entrée dans le gouvernement, en janvier dernier. Il a déploré «cette situation qui cadre mal» avec l’«ambition d’humanisation des soins et de justice sociale».
Selon la presse locale, parmi ces patients « séquestrés » figurent des mamans ayant accouché mais qui manquent d’argent pour s’acquitter de leurs frais d’accouchement. Il est aussi signalé des cas de personnes solvables qui se font passer pour des malades indigents.