Le Kenya prévoit de fermer d’ici au mois d’août prochain, le camp de réfugiés de Dadaab, le plus grand du genre en Afrique, selon un document interne du Haut Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR).
Selon ce document daté du 28 février, le gouvernement kenyan a envoyé le 19 février une note verbale les informant du «projet de fermer le camp de Dadaab dans un délai de six mois».
Cette note demandait au HCR «d’accélérer la réinstallation des réfugiés et des demandeurs d’asile» qui résident dans le camp de Dadaab situé à l’est du Kenya et qui héberge quelque 230.000 personnes, en grande majorité des Somaliens venus se réfugier au Kenya depuis le début de la guerre civile dans leur pays en 1991. Beaucoup y vivent depuis cette époque.
En mai 2016, le gouvernement kenyan avait unilatéralement décidé de fermer le camp, qui comptait alors 320.000 personnes, le désignant comme un terrain d’entraînement pour les shebab somaliens.
Des dizaines de milliers de réfugiés étaient alors rentrés en Somalie dans le cadre d’un programme de retour volontaire au pays. Mais, selon Amnesty International, les autorités kenyanes avaient alors menacé des réfugiés, leur ordonnant de partir, «ce qui soulevait des questions sur le caractère volontaire de ces retours».
En février 2017, la Haute Cour de Justice kenyane avait déclaré la fermeture du camp inconstitutionnelle, arguant qu’elle violait les engagements internationaux du Kenya et représentait une persécution à l’encontre des réfugiés. La Cour avait également déclaré que les retours forcés au pays violaient la convention de l’ONU de 1951 sur les réfugiés.
Depuis l’envoi de ses troupes en Somalie en 2011, le Kenya a subi plusieurs attaques des shebab et le gouvernement n’a cessé de présenter Dadaab comme un risque pour la sécurité du pays.