La tension s’est accrue hier mardi au Venezuela à cause d’une nouvelle coupure de courant géante, mais surtout à cause de la récente arrivée de soldats russes à Caracas.
La présence de ces militaires russes a été qualifiée par l’opposant et président auto-proclamé, Juan Guaido de «violation de la Constitution».
L’agence russe Sputnik a annoncé dimanche l’arrivée à Caracas de deux avions russes transportant une centaine de militaires et 35 tonnes de matériel, «dans le cadre de la coopération technique et militaire» avec le Venezuela. Cette initiative a suscité de nombreuses réactions.
Dans un communiqué, le Parlement vénézuélien annonce que la majorité parlementaire «a rejeté à l’unanimité la présence de militaires russes au Venezuela, qualifiée d’ingérence dans la souveraineté nationale une violation de la Constitution de manière flagrante». En effet, selon la loi vénézuélienne, le Parlement a son mot à dire pour toute mission militaire étrangère sur le sol vénézuélien.
Le groupe de Lima, composé de treize pays latino-américains et du Canada, a fait part de sa «préoccupation» concernant la présence de troupes russes sur le sol vénézuélien et «condamné toute provocation».
Côté américain, le chef de la diplomatie, Mike Pompeo a prévenu son homologue russe Sergueï Lavrov que les Etats-Unis ne resteraient pas « les bras croisés» si la Russie continuait «d’exacerber les tensions au Venezuela», ce à quoi Sergueï Lavrov a répondu en accusant les Etats-Unis de tenter d’organiser un «coup d’Etat» pour remplacer le président vénézuélien Nicolas Maduro.
Moscou se défend de vouloir attiser les tensions au Venezuela. Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe, a déclaré hier mardi que l’envoi des militaires russes et de matériel à Caracas, avait été établi «dans le cadre de la loi» vénézuélienne, évoquant les accords de coopération militaire conclus entre la Russie et ce pays au début des années 2000, une coopération qui ne nécessiterait aucune «approbation supplémentaire» de la part du Parlement vénézuélien.