La justice espagnole a annoncé la revendication hier mercredi par un groupe militant opposé au régime nord-coréen, du mystérieux assaut mené il y a un peu plus d’un mois, contre l’ambassade de Corée du Nord à Madrid.
Ce groupe dénommé «Défense civile Cheolima» (DCC) a revendiqué cette opération au nom de la lutte contre le régime «criminel et totalitaire» de Pyongyang.
Mardi, la justice espagnole révélait qu’Adrian Hong Chang, un militant du commando, a pris contact avec le FBI cinq jours après le raid contre l’ambassade, pour lui transmettre «des informations relatives à l’incident dans l’ambassade ainsi que du matériel audiovisuel obtenu».
Selon le rapport de la Cour Nationale de Justice Espagnole chargée de l’affaire, le 22 février dernier, quelques jours avant le sommet entre le président américain Donald Trump et son homologue nord-coréen Kim Jong-Un à Hanoï au Vietnam, une «dizaine de personnes» s’étaient introduites dans l’ambassade de Corée du Nord à Madrid, où elles ont pris en otages le personnel de la mission. Les assaillants portaient des armes à feu factices, des machettes, des barres de fer et des couteaux».
Ils auraient ligoté les employés et leur auraient couvert la tête avec des sacs. Les assaillants se seraient présentés «comme des membres d’une association ou d’un mouvement de défense des droits de l’Homme pour la libération de la Corée du Nord».
Ils auraient ensuite emmené le chargé d’affaires de l’ambassade dans une pièce au sous-sol pour l’inciter à faire défection. Les membres du commando se sont enfuis en emportant des ordinateurs, des documents et des téléphones à bord de deux véhicules de l’ambassade nord-coréenne, qu’ils avaient abandonnés plus loin.
La révélation du contact entre le DCC et le FBI soulève logiquement la question d’un pilotage de ce mouvement pas une puissance étrangère. Si cette hypothèse ne peut être exclue, l’amateurisme de l’opération, les enquêteurs espagnols ayant rapidement réussi à identifier plusieurs assaillants et à traquer leurs déplacements, suggère par contre que l’opération n’a pas été menée par des professionnels du renseignement.