Le collectif gabonais «Appel à agir» a déposé, ce jeudi 28 mars, une demande en référé devant le président du tribunal de Libreville, «afin que soit ordonnée une expertise médicale sur la personne de monsieur Ali Bongo».
En clair, ce collectif, composé de dix personnalités de l’opposition et de la société civile, n’est pas totalement convaincu de la capacité du chef de l’Etat à assumer ses charges, après un AVC dont il a été victime en octobre 2018 en Arabie Saoudite.
Le président Bongo est rentré définitivement dans son pays le 23 mars, en provenance du Maroc où il était en convalescence. A son arrivée à Libreville, l’homme fort du pays, muni d’une canne, se déplaçait avec difficulté et s’exprimait difficilement.
« Appel à agir » précise n’avoir « jamais demandé une quelconque preuve de vie. Ceux qui ont décidé du retour d’Ali Bongo prétendaient clore le débat sur la vacance du pouvoir, c’est le contraire qui s’est produit. A l’évidence, Ali Bongo n’est plus en capacité de remplir les charges de la fonction de président de la République », fait part la déclaration du collectif.
« Nous voulons savoir si Ali Bongo a toutes ses facultés intellectuelles et si elles sont diminuées, nous voulons savoir s’il est apte à assumer ses fonctions de chef d’Etat », poursuit le texte, précisant qu’« avec une expertise médicale, nous serons définitivement fixés ».
Ces personnalités expliquent que « c’est (…) en vertu des lois de la République auxquelles chaque citoyen est soumis, quel que soit son statut ou son rang » qu’ils ont saisi la justice.
Pour rappel, « Appel à agir » pour le respect de l’article 13 de la Constitution, a été créé le 28 février dernier pour exiger la déclaration de la vacance du pouvoir.
Qu’à cela ne tienne, Bongo qui n’avait plus tweeté depuis le jour de son AVC, a posté, mardi, un message dans lequel il dit, entre autres, que « c’est avec une volonté et une énergie décuplées que je poursuis ma mission au service de notre pays. Une nouvelle étape du septennat s’ouvre».
Ce vendredi, il devrait présider un conseil des ministres, le premier après son retour définitif et le second depuis le début de l’année.