L’avocat général en France, Marc Gouton a requis hier lundi jusqu’à 25 ans de prison contre les neuf accusés dans le procès d’«Air Cocaïne», du nom donné à ce dossier de trafic de stupéfiants présumé entre la République dominicaine et la France.
Les accusés comparaissent devant la cour d’assises spéciales des Bouches-du-Rhône. La peine la plus lourde a été requise à l’encontre d’Ali Bouchareb, présenté par l’avocat général comme un «trafiquant patenté récidiviste» et considéré comme le commanditaire des trois vols transatlantiques suspects.
Le magistrat a demandé 12 ans d’emprisonnement pour Frank Colin, l’organisateur des rotations aériennes du Falcon 50, en contact avec la plupart des protagonistes, sept ans de prison à l’encontre d’un collègue et du commandant des pilotes pour leurs «rôles complémentaires dans une action définitive», et enfin quatre ans de prison contre un douanier complice qui leur a prêté main-forte et permis d’ouvrir les portes de l’aéroport d’affaires de Saint-Tropez La Môle, aux pratiques de sécurité laxistes.
Marc Gouton a également requis sept ans de prison contre les deux pilotes Bruno Odos, 59 ans, et Pascal Fauret, 58 ans, ainsi que l’interdiction de toute activité en lien avec l’aéronautique.
L’affaire «Air Cocaïne» a commencé avec l’interpellation en République Dominicaine en 2013 des pilotes Bruno Odos et Pascal Fauret avant qu’ils ne prennent les commandes d’un Falcon 50 chargé de 700 kilos de cocaïne.
Condamnés à 20 ans de prison par la justice locale, les deux pilotes s’étaient enfuis clandestinement en France, une évasion qui avait donné une ampleur diplomatique inédite à cette affaire.