Une nouvelle législation sur les départs à la retraite en Tunisie, a été approuvée ce mercredi par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP – parlement), avec une large majorité de 121 voix pour, 5 contres et 11 abstentions.
D’après la nouvelle loi, l’âge du départ à la retraite est désormais fixé à 62 ans et à 57 ans pour les métiers pénibles. Le texte augmente les contributions au titre des régimes de retraite à hauteur de 3%, dont 2% sont à la charge de l’employeur.
Cette mesure prend effet à partir du premier jour du mois consécutif à l’entrée en vigueur de la nouvelle loi, mais la contribution des employés, estimée à 1%, est prévue à partir de janvier 2020.
La nouvelle législation prévoit aussi d’augmenter d’une année, l’âge de départ à la retraite pour les employés qui atteindront 60 ans à partir du premier juillet 2019 jusqu’au 31 décembre 2019, et de 2 ans à partir du 1er janvier 2020, pour les employés qui auront atteint 60 ans à compter de cette date.
«Cette loi permettra d’améliorer les conditions financières des caisses sociales, en particulier celles de la Caisse Nationale de Retraite et de Prévoyance Sociale (CNRPS)», a apprécié le ministre tunisien des Affaires sociales, Mohammed Trabelsi.
Mais le nouveau texte ne fait pas l’unanimité, notamment au sein des députés, d’aucuns jugeant qu’il «ne sera pas une bonne alternative» pour éviter une crise qui ne cesse d’affaiblir le secteur de la couverture sociale en Tunisie.
«Le projet de loi ne traiterait pas de manière radicale la crise des fonds sociaux, mais constituerait une simple solution provisoire de remède qui retarderait les impacts des déficits de ces fonds», a commenté le député de l’opposition, Haykel Belgacem.
Pour d’autres élus, la révision de l’âge de la retraite énoncée dans ce projet de loi «affecterait également le droit au travail des jeunes, en particulier de ceux possédant des diplômes supérieurs, ce qui alimenterait le problème du chômage dans le pays».