Le Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) au Niger, a indiqué dans une note publiée hier jeudi à Niamey, que quatre-vingt-huit civils ont été tués dans le sud-est du Niger dans les attaques du groupe djihadiste Boko Haram dans le seul mois de mars 2019.
Ces attaques ont également contraint sur la même période, plus de 18.000 personnes à fuir leurs villages au courant du mois de mars dernier.
Au total, l’Ocha dit avoir enregistré dans la région 21 attaques contre les civils et les forces militaires sur cette période. Ces raids des insurgés nigérians ont également fait des victimes militaires. Les autorités locales ont annoncé qu’une centaine d’habitations ont été incendiées et plusieurs femmes enlevées par les assaillants.
Au-delà des pertes civiles, ces attaques ont provoqué «un mouvement de 18.480 personnes en direction de la ville de Diffa, la capitale régionale de Diffa, et quelques grands villages, ajoute l’agence onusienne, faisant état de la poursuite des arrivées des populations sur les différents sites de refuge.
Cette détérioration de la situation sécuritaire dans la région de Diffa qui, pour rappel, est riveraine du bassin du lac Tchad, à cheval entre le Niger, le Nigeria, le Cameroun et le Tchad, et proche du nord-est du Nigeria, le berceau de Boko Haram, a des répercussions politiques.
Des parlementaires de Diffa ont exprimé, la semaine passée, leurs inquiétudes au président Mahamadou Issoufou, demandant une présence militaire plus visible de nuit comme de jour pour tranquilliser les populations «prises de panique».
L’armée nigérienne a beau multiplier les opérations aériennes et terrestres, elle ne parvient toujours pas à contenir les assauts des djihadistes retranchés dans des zones marécageuses du lac Tchad.
Depuis 2019, et en comptant son expansion au Niger, au Tchad et au Cameroun, l’insurrection de Boko Haram a fait plus de 27.000 morts et 1,8 million de déplacés.