Des intellectuels et témoins oculaires du génocide commis contre la communauté Tutsi en 1994 au Rwanda, ont débattu jeudi à Kigali, sur l’importance de la «préservation de la mémoire», dans le cadre de la vingt-cinquième commémoration («Kwibuka 25»).
Les organisateurs de cette conférence internationale, tenue en prélude à la journée phare du 7 avril, ont «voulu qu’elle soit consacrée aux perspectives et défis d’une société post génocide», sans omettre d’«analyser les contours sur les conditions de préparation du génocide, l’implication de différents acteurs tels les pouvoirs publics, les médias, les partis politiques et autres institutions».
Ce colloque de deux jours, placé sous le thème, «Préservation de la mémoire, un combat de l’humanité», doit par ailleurs permettre de marquer ses défis et perspectives en vue de faire de cette préservation «un combat de l’humanité», selon les organisateurs.
La rencontre a accueilli des centaines de participants, dont des professeurs d’universités et des acteurs de divers domaines, y compris des témoins oculaires du génocide.
Selon Jean-Damascène Bizimana, secrétaire exécutif de la Commission nationale de lutte contre le génocide (CNLG), le génocide commis contre les Tutsis «a été conçu et planifié par des intellectuels» de divers domaines (politique, médias, santé, …)
Pour sa part, la Française Catherine Coquio de l’Université Denis Diderot de Paris, a souligné l’importance «d’écouter ce que disent les rescapés» du génocide, dans le but surtout de soulager leurs douleurs. Le génocide des Tutsis, parfois appelé génocide rwandais, avait eu lieu du 7 avril 1994 jusqu’au 17 juillet 1994 au Rwanda, faisant selon l’ONU, environ 800.000 victimes, en majorité tutsis, en trois mois. Ceux qui parmi les Hutus se sont montrés solidaires des Tutsis ont été tués comme traîtres à la cause hutu.
D’une durée de 100 jours, ce fut le génocide le plus rapide de l’histoire et celui de plus grande ampleur quant au nombre de morts par jour.