Le chef du gouvernement sénégalais, Muhammed Boun Abdallah Dionne, qui a été reconduit, a expliqué, ce week-end, que la démarche du président Macky Sall de supprimer prochainement à terme, le poste de Premier ministre, est un pas vers la politique du mieux d’Etat.
«Le chef de l’Etat m’a demandé (…) de finaliser la grande réforme pour aller vers le mieux d’Etat. Et cette réforme passera par la suppression de l’échelon intermédiaire qu’est le Premier ministre», a expliqué Abdallah Dionne, ajoutant qu’il «est venu un temps nouveau, le temps d’un mieux d’Etat pour rapprocher justement l’administration des administrés comme le chef de l’Etat en parle très souvent à travers le concept d’administration de développement».
Le secrétaire général du gouvernement, Maxime Jean Simon Ndiaye, a souligné pour sa part que « le chef de l’Etat a décidé de poser un jalon décisif dans le pilotage de l’exécutif par le rapprochement du niveau d’instruction des dossiers que constitue le gouvernement, du centre de décision que constitue ou qu’incarne le président de la République et ses services ».
Pour le président Macky Sall lui-même, qui tient à réaliser cette réforme au cours de son second mandat, celle-ci permettra de «répondre avec célérité aux demandes des populations et à la demande récurrente des jeunes sur l’emploi, aux questions de développement et à l’accès universel…», des domaines qui sont prévus dans le programme «Sénégal Emergent » correspondant à la période 2019-2024.
De son côté, l’opposition estime qu’il s’agit d’une décision «précipitée», déplorant la mise à l’écart de la population dans la démarche présidentielle, la réduction éventuelle des pouvoirs de contrôle de l’Assemblée nationale. Elle prévient que l’organisation du dialogue politique, prôné par le chef de l’Etat, risque d’être impactée négativement.
La nouvelle équipe gouvernementale (32 ministres et 3 secrétaires d’Etat) nommé ce dimanche 7 avril par le président Macky Sall sera donc dépourvue bientôt d’un Premier ministre, en vue de garantir l’efficacité des réformes, selon les autorités.