L’armée du Nigeria a procédé hier mardi, à l’évacuation de quelque 2.000 habitants de la ville de Jakana vers Maiduguri, la grande ville du nord-est du Nigeria, selon les témoignages des habitants et des équipes de secours.
Abdulkadir Ibrahim, le porte-parole de l’Agence nationale de gestion des urgences (NEMA), a déclaré dans un communqué que les résidents de la ville de Jakana, une communauté située à 40 kilomètres de la capitale de l’Etat du Borno, ont été conduits par l’armée à bord de camions militaires jusqu’au camp de déplacés de Bakassi à Maiduguri. Après les avoir enregistrés, les autorités du camp mobilisent des ressources pour subvenir à leurs besoins quotidiens.
La soudaineté de cette évacuation dont les personnes ciblées affirmant n’avoir pas été prévenues, serait liée à une opération militaire de l’armée en cours de préparation pour détruire les bases de Boko Haram dans la région.
Déjà attaquée à de nombreuses reprises par l’ISWAP, la branche de Boko Haram affiliée au groupe Etat islamique en Afrique de l’ouest, la localité de Jakana se situe sur l’axe entre la forêt de Beni Sheikh et le campement de Buni Yadi, dans l’Etat voisin de Yobe.
L’évacuation par l’armée des habitants de Jakana a coïncidé avec l’attaque de la ville de Damaturu, dans l’Etat de Yobe, par des membres présumés de l’ISWAP. Les assaillants ont déferlé sur la ville vers 17h45 (16h45 GMT), tirant des coups de feu et lançant des explosifs.
La ville de Damaturu avait été déjà attaquée le 1er décembre 2014 par la faction de Boko Haram dirigée par Abubakar Shekau, un raid qui s’était soldé par plus de 150 morts, dont 38 policiers.