L’ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé l’armée camerounaise mercredi dans un communiqué, d’avoir tué cinq civils lors d’une récente «attaque meurtrière» contre un village de la région anglophone du Nord-Ouest.
Selon HRW, les faits se sont produits le 4 avril lors d’une «une attaque meurtrière contre le village de Meluf» menée par le Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité d’élite déployée dans les régions anglophones pour y combattre les séparatistes.
«Les cadavres de trois (victimes) ont été par la suite retrouvés mutilés, dont un décapité», a ajouté l’ONG qui parle également d’une personne blessée.
«Se fondant sur des entretiens avec 10 témoins et habitants et sur un examen de sources vidéo et photographiques», l’ONG HRW «a constaté que les victimes avaient été exécutées (…) alors qu’elles tentaient de s’enfuir au moment où les forces de sécurité investissaient leur quartier, à proximité duquel est situé un camp de séparatistes armés».
L’ONG révèle par ailleurs qu’il y a en zone anglophone une «augmentation des violences perpétrées par les forces de sécurité dans et aux alentours des établissements médicaux et contre les professionnels de la santé dans le Nord-Ouest».
Dans un récent rapport, le diocèse de Kumbo, zone où se trouve Meluf, a révélé avoir documenté 358 cas de civils tués ces derniers mois dans cette ville et ses environs et 750 maisons y ont également été incendiées.
Selon l’ONU, plus de 437.000 personnes ont fui leur domicile dans les régions anglophones du Cameroun, depuis le début du conflit.