Les bureaux de vote ont ouvert ce jeudi en Inde pour ce qui vont être les plus grandes élections législatives du monde, puisque quelques 900 millions d’Indiens sont appelés aux urnes pour un scrutin qui durera six semaines et qui déterminera si les nationalistes hindous seront reconduits au pouvoir.
Les premiers bureaux de vote ont ouvert leurs portes à 7h00 heure locale. En raison des dimensions colossales du pays, le deuxième le plus peuplé au monde après la Chine, ces législatives sont découpées en sept phases pour permettre aux différentes régions de voter à tour de rôle dans ce scrutin uninominal majoritaire à un tour, du 11 avril au 19 mai.
Un million de bureaux de vote seront nécessaires pour élire 543 députés de la Lok Sabha, chambre basse du Parlement. Le comptage des voix sera effectué le 23 mai.
Pour pouvoir être reconduit dans ses fonctions pour un deuxième mandat, le Premier ministre Narendra Modi, 68 ans, affronte le parti du Congrès, une formation qui a dominé la politique indienne depuis l’indépendance de 1947 actuellement dirigée par Rahul Gandhi, 48 ans, nouveau porte-flambeau de l’illustre dynastie politique des Nehru-Gandhi, ainsi qu’une myriade de puissants partis régionaux décidés à en découdre.
Au-delà de ses dimensions qui lui confèrent un caractère historique, ce scrutin est déterminant pour le Premier ministre Narendra Modi. Propulsé triomphalement aux responsabilités en 2014 avec son Bharatiya Janata party (BJP), le Parti du peuple indien, Narendra Modi, cinq ans plus tard, divise aujourd’hui la société indienne. Symbole de cette perte de popularité, le BJP a subi plusieurs revers électoraux dans des Etats clés du nord en fin d’année dernière.
Le BJP paye le prix notamment pour ses résultats économiques mitigés. L’Inde présente un taux de croissance de 6,7% en 2017-2018. Si elle est enviable vue de l’extérieur, cette croissance est cependant jugée insuffisante au vu du potentiel et des besoins du géant démographique.
Le pays n’arrive pas à générer assez d’emplois pour un million de jeunes qui arrivent chaque mois sur son marché du travail alors que dans les campagnes, la grogne des agriculteurs ne fait que monter.