Le Nigeria a célébré samedi dernier, le cinquième anniversaire de l’enlèvement des lycéennes de Chibok, dans l’est du Nigeria. Cinq ans après les faits, 119 jeunes filles enlevées par les djihadistes de Boko Haram ne répondent toujours pas à l’appel.
Le soir du 14 avril 2014, 276 lycéennes âgées de 12 à 17 ans, avaient été enlevées par Boko Haram dans le nord-est du Nigeria après que les djiahdistes aient pris d’assaut l’internat du Lycée pour jeunes filles.
Le même soir, 57 d’entre elles parvenaient à s’échapper, et 107 autres seront finalement libérées, soit en s’enfuyant également, soit libérées par l’armée ou bien encore au terme de négociations et de rançons.
Mais alors que le combat pour la libération de ces jeunes filles avait ému le monde entier et devenu un enjeu électoral pour le président Muhammadu Buhari, élu un an plus tard sur la promesse de les rendre à leurs familles, le temps semble avoir dilué les espoirs de retrouver encore vivantes les jeunes filles qui manquent à l’appel et dont le sort faible l’objet de toutes sortes de rumeurs.
Le groupe djihadiste affirme que certaines d’entre elles ont été tuées dans des bombardements de l’armée nigériane ou mortes de maladies ou de faim, compte tenu de la stratégie de l’armée nigériane d’asphyxier le groupe en bloquant toutes ses sources d’approvisionnement.
D’autres pensent qu’elles ont été converties aux croyances radicales du groupe djihadiste depuis que Boko Haram a diffusé en janvier 2018 une vidéo de propagande dans laquelle quatorze jeunes-filles se déclarant « filles de Chibok», et dont trois tenaient des nourrissons dans les bras, prévenaient leur famille qu’elles ne reviendraient pas et remerciaient «leur» père Abubakar Shekau, de les «avoir mariées».
L’épisode de Chibok a attiré l’attention sur le prix payé par les enfants dans le combat que livre Boko Haram sur le sol nigérian. Selon l’Unicef, quelque 1.400 écoles ont été détruites depuis le début des violences. En 2016, Human Rights Watch avançait même le nombre de 10.000 petits garçons âgés «parfois même de 5 ans», sont entre les mains du groupe terroriste Boko Haram.